Le conducteur du camion sono, accusé d’avoir tenté de renverser des gendarmes le 21 juin 2020, a été relaxé en première instance. Ses soutiens se sont retrouvé·e·s le soir même, pour fêter la relaxe en musique.
Différents groupes de militant·es, ainsi que des anonymes, se sont relayés devant le TGI de Nantes tout l’après-midi, dans l’attente du verdict. Le conducteur comparaissait notamment pour des faits de « Violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique avec arme » (l’arme étant son camion) et risquait six mois d’emprisonnement.
Les soutiens étaient nombreux et divers devant l’entrée du Tribunal en ce vendredi ensoleillé. Plusieurs personnes ont pris la parole, notamment pour préciser le contexte dans lequel leur camarade avait été embarqué à Waldeck-Rousseau, c’est-à-dire lors de la Fête de la Musique du 21 juin dernier, organisée en hommage à Steve Maïa Caniço. Pour rappel, l’année précédente, ce jeune homme de 24 ans est tombé dans la Loire depuis le quai Wilson et y est mort noyé, alors qu’une charge policière pour mettre fin à un rassemblement autour de sound systems avait eu lieu de façon concomitante à ce même endroit (l’enquête judiciaire est toujours en cours). Ami·es et sympathisant·es ont aussi appelé à se rassembler le soir même, pour une déambulation festive célébrant la relaxe tant attendue.



L’attente a duré tout l’après-midi, amenant les soutiens du conducteur à faire des navettes dans les supérettes à proximité pour se ravitailler, le thermos de café n’étant pas suffisant pour étancher leur soif. Les pizzas et autres chips ont aussi permis de rendre le moment plus convivial, à l’ombre des grilles du Tribunal.
À l’annonce de la relaxe du prévenu, les cris de joie ont retenti sur le parvis du TGI. Le soulagement, ainsi que l’envie de réaffirmer le droit à la fête dans les rues nantaises, ont donc pu s’exprimer le soir même. Malgré un dispositif de maintien de l’ordre plus que conséquent tout autour de la place, plusieurs centaines de personnes se sont réunies à Bouffay, redécorant par la même occasion la statue de Philippe Ramette.

Après l’arrivée du système sonore mobile et accompagnée de la batucada, la déambulation festive a circulé dans les rues de l’hyper-centre, suivie de très près par les gendarmes mobiles et par la Brigade Anti-Criminalité. L’ambiance, festive et joyeuse dans un premier temps, a malheureusement laissé place à l’inquiétude et la lassitude générées par la pression constante des forces de l’ordre.
Après une marche d’une bonne heure, le cortège a repris possession de la statue place du Bouffay, sous les regards des très nombreu·x·ses client·es installé·es en terrasse. Moins de vingt minutes après leur arrivée, les participant·es se sont retrouvé·es encerclé·es en quelques secondes puis ont été brutalement chargé·es, les forces de l’ordre ne se souciant même pas des personnes attablées. Le système de sonorisation mobile a été rapidement saisi, puis s’en sont suivis des jets de projectiles divers et variés. Le rassemblement a pris totalement fin après l’envoi massif de gaz lacrymogènes, provoquant également la fermeture de toutes les terrasses du secteur.

