L’appel à la grève et à la manifestation intersyndicale a rassemblé quelques centaines de personnes dans les rues de Nantes.
Après une période de confinement ayant mis en lumière la nécessité de défendre le système de Sécurité sociale français et de financer les services publics de façon conséquente, nécessité reconnue par le président lui-même dans plusieurs discours, force est de constater que les moyens attendus brillent par leur absence en cette rentrée scolaire.
Pour dénoncer cet état de faits, l’appel à la grève a été lancé par les syndicats, CGT et Solidaires en tête de file, notamment pour rappeler au gouvernement qu’en temps de crise financière, la défense de l’emploi, des salaires et des services publics devait être envisagée comme une solution et non comme une charge.
Salarié·es, étudiant·es, retraité·es et personnes demandeuses d’emploi ont donc défilé à Nantes ce jeudi 17 septembre, réclamant des moyens financiers et humains à la hauteur pour lutter contre la pauvreté et la précarité générées par le contexte de crise sanitaire mais aussi par le fonctionnement structurel d’un système toujours plus libéral.
Rappelons que la crise sanitaire n’a pas été synonyme de perte de revenus et de précarisation pour tout le monde, bien au contraire. Citons par exemple la famille Mulliez, propriétaire notamment de l’enseigne Auchan et dont la fortune est estimée à 26 milliards d’euros cette année. Durant le premier semestre 2020, le taux de rentabilité de l’enseigne a bondi de 79%. Ce qui n’a pas empêché le groupe d’annoncer dans le même temps la suppression de 1475 postes en France (cf l’article de Raphaël Pradeau, économiste et porte-parole d’Attac).
Une des solutions simples à mettre en œuvre pourrait être le rétablissement de l’ISF (Impôt Sur la Fortune), dont la suppression en 2018 a eu pour conséquence majeure la perte de 3,44 milliards d’euros de recettes fiscales pour l’État, au bénéfice des 5% les plus riches de la population (cf l’étude de l’INSEE consacrée aux effets de la suppression de l’ISF).
Solidarité et justice sociale sont les valeurs motrices de ce mouvement social de début d’année scolaire, dont la réussite dépendra pour beaucoup de sa capacité à mobiliser et à faire alliance.
