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Journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre : l’intersectionnalité au cœur de la mobilisation nantaise

Près de 2000 personnes ont participé au rassemblement impulsé par différents collectifs féministes mercredi 25 novembre 2020.

Les militant·e·s et les manifestant·e·s anonymes ont rejoint en grand nombre les collectifs queer et intersectionnels, ainsi que les associations féministes, afin d’exprimer leur refus de toutes les formes de violences exercées sur les femmes et sur les personnes appartenant aux minorités de genre : les personnes homosexuelles, bisexuelles, transgenres, non-binaires et intersexes.

Après une prise de parole place de Bretagne, principalement menée par l’association Solidarité Femmes, Osez Le Féminisme et le collectif d’associations l’Espace Simone de Beauvoir, le début de la marche a été marqué par l’interpellation d’une personne appartenant à la batucada, ce qui a provoqué un face-à-face de plusieurs minutes entre de nombreu·x·ses manifestant·e·s et les forces de l’ordre. Les forces de l’ordre ont aspergé de gaz lacrymogènes certain·e·s musicien·ne·s de la batucada. ainsi que d’autres manifestant·e·s, pendant que leur collègue était emmenée directement à Waldeck-Rousseau malgré la colère de la foule.

Ce début de manifestation quelque peu tendu n’a pas empêché le cortège de se rendre jusqu’à la préfecture au rythme de la batucada et des slogans féministes, anticapitalistes et révolutionnaires scandés par la foule, sous la lumière des flambeaux des manifestant·e·s. Une nouvelle prise parole a eu lieu devant la préfecture, marqué par une intervention dénonçant la présence de féministes « putophobes », c’est-à-dire abolitionnistes. Après ce court arrêt, plusieurs collectifs intersectionnels ont repris la tête du cortège en empruntant le cours des 50 Otages, avant de s’immobiliser rue du Calvaire. Suite à une nouvelle prise de parole des associations féministes citées précédemment, des manifestant·e·s ainsi que plusieurs autres collectifs, notamment SapphoGang et les membres du groupe de collages féministes nantais, ont exprimé leur colère du fait des propos transphobes et racistes tenus par ces associations. Ces dernières ont entonné l’hymne du Mouvement de Libération des Femmes, malgré le fait qu’il contienne des propos porteurs de concepts racistes, notamment à l’égard de l’esclavagisme, propos dénoncés depuis plusieurs décennies par les militant·e·s afroféministes. La marche s’est donc arrêtée aux alentours de 20h15, avec une présence policière importante dans toutes les rues attenantes à la rue du Calvaire. Un appel au rassemblement devant le commissariat principal de Nantes a néanmoins été lancé en fin de manifestation, afin d’apporter du soutien à la personne interpellée en début de soirée. Par ailleurs, certain·e·s manifestant·e·s nous ont indiqué avoir été poursuivi·e·s par les forces de l’ordre alors qu’iels quittaient les lieux, sans motif valable. D’après nos sources, un homme a été violemment interpellé à ce moment-là mais a finalement été relâché, aucun élément incriminant n’ayant pu lui être reproché. Bon nombre de manifestant·e·s et de militant·e·s se sont d’ailleurs quitté·e·s en se donnant rendez-vous à la manifestation du 27 novembre 2020, contre la proposition de loi dite de « Sécurité globale ».

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