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Pour l’éducation et contre la précarité

Environ 1500 personnes ont défilé dans les rues nantaises mardi 26 janvier 2021, à l’appel des syndicats d’étudiant·e·s et des personnel·le·s de l’Éducation nationale.

Lancée par l’intersyndicale CGT-FSU-SUD-FO-SNALC, la journée de grève nationale a pris la forme d’une assemblée générale suivie d’une manifestation dans les rues nantaises, dont le départ était fixé aux Nefs à 11h00. Aux côtés des syndicats des personnel·le·s de l’Éducation nationale, des syndicats étudiants (l’UNEF, Solidaires Étudiant·e·s, la MARE), des organisations politiques (NPA, Jeunes Communistes 44) et de jeunes collectifs (Jeunesse Détermi.Nantes, AED du 44 en lutte), mais aussi un grand nombre d’étudiant·e·s.

Pour ces étudiant·e·s, qui refusent d’être « les oublié·e·s de la crise », une des revendications majeures est la réouverture des universités, ce qu’iels réclament d’autant plus que les lycées et les classes préparatoires sont actuellement ouvert·e·s. Iels dénoncent l’isolement, la perte de liens et de sens mais aussi les inégalités créées par l’apprentissage en distanciel, toustes n’ayant pas les mêmes conditions de vie et d’accès aux savoirs depuis leur logement. Une situation qui renforce le risque de décrochage et d’abandon des études, dans un contexte où le chômage ne cesse d’augmenter et où les perspectives d’avenir sont loin d’être radieuses.

Les conditions de vie des étudiant·e·s, notamment celleux qui ont perdu leur emploi depuis le début de la pandémie, sont parfois si précaires qu’elles aboutissent à des tentatives de suicide chez les plus fragiles. Une situation alarmante, qui a participé à relancer la contestation étudiante au niveau national, obligeant le gouvernement à se positionner. Les propositions, qu’il s’agisse du doublement des « capacités d’accompagnement psychologique » en milieu universitaire (rappelons qu’il y a actuellement 1 psychologue universitaire pour 30 000 étudiant·e·s), ou des repas au CROUS à 1 euro pour toustes, sont jugées insuffisantes au regard de l’ampleur de la détresse des étudiant·e·s.

La manifestation nantaise, partie des Nefs aux alentours de 11h00 en direction de la préfecture, a aussi rassemblé un grand nombre de personnel·le·s de l’Éducation nationale. Les Assistant·e·s d’éducation, aussi bien les AED des collèges et lycées que les AESH (accompagnant·e·s des élèves en situation de handicap), mobilisé·e·s depuis le 1er décembre 2020 pour dénoncer des conditions de travail encore plus précaires et l’épuisement causé par la mise en œuvre des différents protocoles sanitaires; les enseignant·e·s du primaire et du secondaire; les enseignant·e·s-chercheu·rs·ses; les personnel·le·s de l’université : toustes dénoncent le manque de moyens, d’informations, de cohérence dans la gestion de la crise sanitaire dans leurs établissements, ce qui fragilise encore plus des services publics déjà à l’agonie.

Arrivé devant la préfecture, une piñata à l’effigie du ministère de l’Éducation nationale a été joyeusement détruite, symbolisant et dénonçant le mépris, l’imposture, les mensonges et le manque de préparation face à la crise sanitaire. Quelques prises de parole syndicales ont également appelé à poursuivre la mobilisation, en rejoignant la journée de grève nationale interprofessionnelle du 4 février 2021. De fait, bien que les représentant·e·s des syndicats aient été reçu·e·s le matin même à la préfecture et qu’on leur ait assuré que leurs propos seraient « remontés », aucune proposition concrète ne leur a été faite suite à cet entretien. Un cortège d’environ 200 étudiant·e·s s’est ensuite rendu à la présidence de l’université de Nantes, continuant de scander des slogans contre l’enseignement en distanciel et la précarité, pour la réouverture des lieux d’apprentissage mais aussi contre la gestion globale de la crise sanitaire. Plusieurs collectifs ont appelé les étudiant·e·s à rester mobilisé·e·s et à rejoindre la manifestation du 30 janvier, pour les libertés, ainsi que celle du 4 février 2021.

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