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Mise à l’abri et incertitudes à la Maison du Peuple

Mardi 2 février 2021, alors que les habitant·e·s du squat et centre social autogéré la Maison du Peuple craignaient une expulsion, ce sont le Samu social et l’association Aurore qui se sont présenté·e·s.

La rumeur circulait sur les réseaux sociaux depuis la veille au soir, suite à l’annonce, dans les cercles militants, de l’évacuation du squat de l’Orangeraie au petit matin. Un appel à soutien accompagné d’une lettre ouverte adressée directement au préfet de la Loire-Atlantique, avait été publié sur la page Facebook de la Maison du Peuple, demandant aux personnes qui le pouvaient de venir dès 6h00 pour aider les habitant·e·s en cas d’expulsion.

Fort heureusement, les forces de l’ordre ne sont pas intervenues ce mardi matin. À leur place, ce sont les professionnel·le·s du Samu social 44 et de l’association Aurore, accompagné·e·s de plusieurs personnes représentant la ville de Nantes, qui sont arrivé·e·s à la Maison du Peuple aux alentours de 7h30. Les deux directeurs de ces structures ont ainsi proposé une mise à l’abri, dans des hôtels de la métropole ou dans un centre de vacances à Préfailles, aux habitant·e·s du squat, assurant un accueil inconditionnel à toustes, y compris aux personnes ayant reçu de la part de la préfecture nantaise une OQTF et risquant donc l’expulsion. Les salarié·e·s des deux structures ont précisé que leur proposition n’était pas une obligation mais qu’elle ne serait valable que le jour même, mettant ainsi devant le fait accompli les habitant·e·s de la Maison du Peuple et générant la colère de certain·e·s. Tous les détails dans notre podcast ci-dessus.

Malgré cette garantie d’un accueil inconditionnel, certain·e·s habitant·e·s du squat ont exprimé leur refus de quitter la Maison du Peuple, craignant d’être isolé·e·s ou de perdre leurs revenus, pour celleux qui réussissent à en avoir par le biais de petits boulots. D’autres, ayant déjà expérimenté l’accueil en structure puis le retour à la rue, ont aussi choisi de rester malgré le risque d’une future expulsion. Toutes et tous ont bien conscience que ce risque perdurera tant que le bail précaire avec le diocèse, propriétaire des locaux, ne sera pas signé. La Maison du Peuple, ses habitant·e·s et les collectifs qui la font vivre restent donc dans l’incertitude et la vigilance, ce qu’iels ont exprimé le soir même via un communiqué.

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